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France : quelles seront les innovations de demain ?

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Smartphone, réseaux sociaux, panneaux solaires… autant d’innovations qui ont échappé à la France ces dernières années. Et depuis que Nokia a été racheté par Microsoft, c’est toute l’Europe qui commence à douter de sa compétitivité sur certains segments stratégiques. Depuis que la stratégie de Lisbonne de 2000, censée réindustrialiser l’Europe, s’est échouée sur les rives du nationalisme économique et des faméliques budgets de recherche, l’Europe est à la dérive.

La France a décidé de réagir en lançant coup sur coup deux plans de réindustrialisation à marche forcée. Ils sont tous les deux portés par deux “personnalités”, Arnaud Montebourg et Anne Lauvergeon. Si l’Etat estime viable la voiture sans pilote que le ministre du Redressement productif espère voir naître bientôt, il pense cependant que l’économie a besoin d’un pilote.

Toutefois, la sélection des secteurs fait déjà polémique. Les fonds annoncés sont-ils des aides pour faire émerger les pépites de demain où des subventions à des secteurs en perte de vitesse ? Il n’en reste pas moins que plusieurs de ces secteurs sont attirants.

▪ Anne Lauvergeon se concentre…
Missionnée par François Hollande, l’ancienne dirigeante d’Areva a conduit les travaux de la commission Innovation 2030 chargée de sélectionner les secteurs sur lequel l’Etat devait tout simplement soutenir financièrement.

Ce sont des secteurs sur lesquels la France pourrait avoir un avantage majeur à l’horizon 2030. Ainsi, on a découvert que l’Hexagone était déjà bien positionné sur le secteur du stockage d’énergie, du recyclage des matières premières — dont les métaux rares –, de la valorisation des richesses marines (métaux et dessalement de l’eau de mer), des protéines végétales et la chimie du végétal, de la médecine individualisée, de l’innovation au service de la longévité et de la valorisation des données sur le Big Data.

Il faut reconnaître que beaucoup de monde a dû découvrir l’implication de la France dans ces sujets. Et plus encore, que Paris pourrait être leader sur ces marchés en 2030. Un des sujets les plus passionnants concerne l’exploitation minière sous-marine.

▪ Technip, leader en 2030 de l’exploitation minière sous-marine
Les tensions sur les métaux observés dans les années 2000, et qui se sont prolongées dans les années 2010, ont incité les pays possédant des ZEE, des Zones économiques exclusives, à prospecter leurs fonds marins. Or la France possède la deuxième ZEE au monde. Et l’IFREMER, institut chargé d’étudier et d’aider à exploiter les richesses marines du pays, explore ces fonds depuis les années 1970.

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Les banques centrales comme la Bundesbank demandent à rapatrier leur or des coffres américains et français.

Ce qu’elles ne savent pas, c’est qu’elles risquent fort de ne jamais revoir leurs lingots !

Découvrez pourquoi sans plus attendre : il pourrait y avoir de spectaculaires profits à la clé.

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C’est cette antériorité qui explique que la France est aujourd’hui parmi les deux ou trois pays à mener un projet de “minière sous-marine”, notamment au large de Wallis et Futuna et dans l’Atlantique nord. Ses industriels sont d’abord Technip, leader du parapétrolier qui a bien l’intention de se diversifier dans la mine, et le mineur Eramet.

C’est par eux que la France s’imposera sur ce secteur de plus en plus compétitif. Pour vous donner une idée de l’intérêt du secteur, la Russie et la Chine font partie des plus importants investisseurs.

▪ Le Plan Arnaud Montebourg est-il complémentaire ?
Le plan d’Arnaud Montebourg, dont les détails devraient être connus à Noël, a lui aussi essayé de faire rêver avec ses innovations, en parlant de l’avion électrique ou des satellites à propulsion électrique. Au total, 34 Plans industriels ont été dévoilés, qui devront se partager un butin de 3,75 milliards d’euros. Mais autant le rapport d’Anne Lauvergeon a essayé de prendre en compte les aspirations aussi bien économiques que sociales de la société, autant le plan présenté par Arnaud Montebourg est resté sur l’industrie pure et s’est appuyé sur les grandes entreprises. Résultat, on ne découvre pas totalement les secteurs présentés, même si leur grand nombre renferme forcément des surprises.

Le projet de créer une voiture sans pilote ou un moteur automobile qui ne consomme que deux litres aux 100 kilomètres sera porté par Renault, celui de bateau écologique par STX Europe, le TGV du futur par Alstom. Peu de place est laissée aux petites PME ou aux start-up, qui bénéficieront de ce plan grâce aux effets de ruissellement à partir des grands industriels. Pourquoi pas.

Nombre d’observateurs ont surtout craint que les deux plans n’entrent en compétition. Cependant un peu de concurrence ne serait pas malvenue. Surtout, il semble que les responsables des deux plans aient fait attention à les rendre avant tout “complémentaires”, comme Anne Lauvergeon et Arnaud Montebourg l’ont tout de suite rappelé. Je vois personnellement une innovation développée par la commission Innovation et dont les Plans industriels bénéficieront, le stockage d’énergie.

▪ Le stockage d’énergie, le Graal pour tous
Il existe peu de secteurs qui méritent autant l’appellation de “clé de voûte” de l’industrie que le stockage. En effet, le stockage de l’énergie est la condition sine qua non au décollage des énergies vertes dans le monde. En réussissant à stocker l’énergie électrique, les pays peuvent consommer l’électricité éolienne les jours sans vent, consommer l’électricité solaire au milieu de la nuit et faire rouler des voitures 100% électrique. Mais le stockage est aussi la clé de voûte des projets de TGV vert, ou de satellite à propulsion électrique. Il est probable que le succès des réseaux de voitures électriques à Paris, Autolib’, ainsi qu’à Lyon, avec Sunmoov’ et Bluely, ont permis de rendre sensible le potentiel de ce marché.

La France est déjà bien positionnée dans la R&D sur le secteur, grâce au CEA Liten (Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et des Nanomatériaux), spécialisé notamment sur le stockage d’énergie. C’est d’ailleurs Florence Lambert du CEA Liten qui a pris la tête du groupe “autonomie et puissance des batteries” du plan du ministère de Montebourg.

▪ Mon conseil
Le problème que je vois, c’est qu’autant l’Etat a un rôle à jouer dans le financement de la recherche, et plus la recherche est fondamentale plus son rôle est grand, autant il ne peut pas se substituer au désir d’investissement des entreprises. Pourquoi ces sociétés n’investissent-elles pas, si elles partagent le diagnostic des deux fonctionnaires que ces marchés vont bientôt décoller ? Par manque de fonds ? Le gouvernement de François Hollande s’est chargé de donner des marges de financement aux industriels avec le CICE notamment. Par manque de crédits de la part des banques ? Le resserrement du crédit depuis cinq ans est avéré. Mais Renault ou Airbus ont-ils vraiment besoin des besoins de financement ?

Les modalités d’aides doivent encore être dévoilées. Si le choix des secteurs est intéressant, l’importance du soutien de l’Etat reste à démontrer. Rendez-vous en 2030.


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